Last but not least, la publication est le mot de passe du chercheur.
Qui suis-je ? Je ne sais pas qui je suis. Je sais que j’ai été un élève consciencieux et moins doué que voué, par l’angoisse, à faire de bonnes études. J’essaie d’unir, dans ma rédaction et mon enseignement la passion mathématique et, plus tardive, mais non moins intense, la passion de l’épistémologie. Ce ne sont donc pas les classements divers _ ingénieur, agrégé ou docteur _ qui ont leur importance, ce sont les êtres en action qui font de leur vie une ouverture et un accueil.
Un grand maître me disait pendant mes années d’apprentissages : « Vivez votre monde, construisez-le avec votre parole. » Je pense qu’il faut donner le change, donner une chance à cette alternative.
Sur ce site, j’écris à visage ouvert, et il y a chez moi, quelque chose de gratuitement beau, de désintéressé, et constituant vraiment une formule d’espoir. Bien loin de toute réclame élitiste, je partage mes publications pour qu’on sache, dans ce monde de la routine, qu’il peut exister aussi le courage de la beauté.
Ce qui me motive ? Le courage intellectuel, qui est le refus, dans la pensée, de céder à la peur : le refus de se soumettre à autre chose qu’à la vérité, que rien n’effraie et fût-elle effrayante. La lucidité, qui est le courage du vrai, mais à quoi aucune vérité ne suffit. Mon courage est dans le désir, et non pas seulement dans la raison ; dans l’effort, non dans la dictée. Il s’agit toujours de persévérer dans son être (c’est ce qu’Eluard appellera « le dur désir de durer »), et tout courage est de volonté.